Travailler en Suisse : un guide pour expatriés

S’installer en Suisse séduit de nombreuses personnes: qualité de vie élevée, salaires attractifs, entreprises internationales… Mais au moment de passer à l’action, des doutes peuvent apparaître.

"Comment vais-je trouver un emploi ici?" "Est-ce que je demande trop, ou ne suis-je pas assez qualifié ?" "Par où commencer? La candidature, le visa ou la recherche de logement?"

Si ces questions vous traversent l’esprit, vous n’êtes pas seul. Rechercher un emploi dans un nouveau pays peut sembler intimidant, en particulier en Suisse, où les règles sont strictes et les attentes élevées. Mais si vous en comprenez les codes, vous avez toutes vos chances.

La bonne nouvelle? Il existe un chemin clair. Avec une bonne préparation, une connaissance ciblée du marché de l’emploi suisse et un peu de patience, vous pourrez non seulement postuler, mais aussi vous positionner avec succès.

Pourquoi la Suisse attire-t-elle les professionnels internationaux?

La Suisse est l’une des destinations les plus prisées pour une reconversion professionnelle et cela s’explique facilement. D’après l’OCDE, elle offre d’excellentes perspectives aux professionnels étrangers, parfois meilleures que des pays comme le Canada ou les États-Unis.

Ce qui la rend si attractive:

• Salaires élevés: en 2022, le salaire médian en Suisse s’élevait à environ 6'788 francs, de quoi avoir une certaine liberté financière au quotidien.

• Sécurité: faible criminalité, stabilité politique et système fiable.

• Opportunités internationales: à Zurich, Genève, Bâle ou Lausanne, vous travaillez souvent dans des équipes multiculturelles, souvent en anglais.

• Haute qualité de vie: des transports publics efficaces, un système de santé performant, des paysages à couper le souffle…

Si vous avez été frustré par la bureaucratie, la pression salariale ou le manque de perspectives dans votre pays d’origine, vous constaterez souvent un contraste positif ici.

Marché de l’emploi suisse: vos opportunités en tant qu’expatrié

Environ un tiers des personnes actives en Suisse ne possèdent pas de passeport suisse. Les entreprises ont donc l’habitude de travailler avec des talents internationaux, en particulier lorsqu’ils sont bien qualifiés.

Ce qu’il faut savoir:

• Le taux de chômage était de seulement 2,1% fin 2023.

• La Suisse recherche des spécialistes, mais pas dans tous les domaines.

• L’expérience, la spécialisation et souvent les compétences linguistiques sont essentielles.

Vous aurez de bonnes chances si vous:

• Avez une formation recherchée ou plusieurs années d’expérience

• Travaillez dans un secteur confronté à une pénurie de main-d’œuvre

• Êtes prêt à adopter la culture professionnelle suisse

• Pouvez communiquer en allemand ou en français (au moins dans la vie courante)

Cela vous semble beaucoup? Peut-être. Mais l’effort en vaut la peine. Le marché suisse est exigeant, mais aussi très fiable.

Les secteurs qui offrent les meilleures opportunités aux expatriés

Voici les domaines où vos chances d’emploi en tant qu’expatrié sont particulièrement bonnes:

• Santé: les médecins, infirmiers et thérapeutes sont très demandés, surtout dans les hôpitaux.

• IT et tech: les développeurs, analystes de données et spécialistes en cybersécurité sont recherchés. L’anglais suffit souvent.

• Finance et assurances: Zurich et Genève sont des pôles clés, avec une forte demande en gestion de fortune, compliance et comptabilité.

• Ingénierie: forte demande constante dans les domaines mécanique, électrique et environnemental.

• Construction et artisanat: chefs de chantier, techniciens et professionnels qualifiés sont très recherchés.

• Hôtellerie et tourisme: les profils multilingues sont très appréciés dans les hôtels, restaurants et offices du tourisme, notamment dans les régions touristiques.

Important: vérifiez si vos qualifications doivent d’abord être reconnues en Suisse, surtout dans le secteur de la santé.

Visas et permis de travail en Suisse: ce qu’il faut savoir

C’est souvent un point sensible pour les expatriés: les visas et autorisations de travail. Mais avec les bonnes informations, cela devient beaucoup plus simple.

Pour les ressortissants de l’UE ou de l’AELE:

• Jusqu’à 90 jours par an: vous pouvez travailler sans autorisation

• Plus de 3 mois: vous devez vous annoncer auprès de la commune

• Permis L ou B: selon la durée du contrat

• Bon à savoir: il n’y a pas de quotas pour les citoyens UE/AELE

Pour les ressortissants de pays tiers (hors UE/AELE) :

• C’est plus difficile, mais pas impossible

• Visa de travail réservé aux profils hautement qualifiés (spécialistes, cadres)

• L’employeur doit prouver qu’aucun candidat suisse ou européen n’est disponible

• Les permis sont soumis à des quotas

Permis les plus courants:

• Permis L: court séjour (3 à 12 mois), souvent lié à l’employeur

• Permis B: séjour de longue durée (souvent 1 an, renouvelable)

• Permis C: permis d’établissement après 5 à 10 ans, selon le pays d’origine

• Permis G: pour les frontaliers, par exemple ceux qui vivent en France mais travaillent à Genève

Important: commencez les démarches le plus tôt possible, surtout si vous postulez depuis l’étranger.

Portails et plateformes d’emploi pour les expatriés

La recherche commence généralement en ligne, mais en Suisse, les contacts personnels jouent aussi un rôle clé. Le plus efficace reste donc de combiner les deux.

Les meilleures plateformes:

• Jobs.ch: la plus grande bourse d’emploi du pays

• JobUp.ch: pour la Suisse romande

• LinkedIn: incontournable en Suisse, autant pour les candidatures que pour le réseautage

• Indeed.ch: de nombreuses offres, y compris à l’international

Sites spécialisés pour les expatriés:

• JobsinZurich.com

• JobsinGeneva.com

• The Local Switzerland

• Xpat Jobs

Portails par secteur:

• IT: swissdevjobs.ch

• Santé: hospital-jobs.ch

• Management: Alpha.ch

À noter: de nombreux postes ne sont pas publiés. Le réseautage est donc essentiel. Parlez avec d’anciens collègues, participez à des événements ou demandez des recommandations. En Suisse, un bon contact personnel peut vraiment faire la différence.

Se candidater en Suisse: comment convaincre les employeurs

Les employeurs suisses attendent des dossiers de candidature complets, clairs et bien structurés. Pas surchargés, mais précis.

Quelques conseils pour vous démarquer:

• CV: maximum deux pages, ordre antichronologique, avec des faits concrets

• Données personnelles: âge, nationalité, état civil et photo sont facultatifs mais souvent inclus

• Certificats et diplômes: à joindre systématiquement, éventuellement traduits

• Lettre de motivation: une page, ciblée, factuelle, sans exagération

• Langue: rédigez dans la langue de l’annonce – souvent l’allemand, le français ou l’anglais

• Entretien d’embauche:

  • soyez ponctuel (arrivez 5 minutes en avance)

  • tenue vestimentaire formelle

  • préparez-vous à répondre à des questions précises

  • envoyez un e-mail de remerciement après l’entretien

Vivre en Suisse en tant qu’expatrié: quotidien et intégration

Vous avez décroché un emploi, trouvé un logement… et ensuite? C’est le début de la vie quotidienne, qui peut sembler exigeante au départ.

Ce que rapportent beaucoup d’expatriés:

• les Suisses sont accueillants, mais réservés

• les règles sont strictes, du tri des déchets aux règles d’immeuble

• la nostalgie du pays d’origine et la bureaucratie sont normales au début

• le coût de la vie est élevé, surtout en ville, mais généralement couvert par les salaires

Quelques astuces pour faciliter votre intégration:

• Langue: un simple Grüezi ou Bonjour suffit souvent à faire bonne impression

• Clubs et associations: parfaits pour élargir votre cercle social

• Collègues: ils peuvent devenir vos premiers repères sociaux

• Budget: anticipez vos dépenses (loyer, assurance maladie, transport, etc.)

Gérer vos finances en tant qu’expatrié

Il existe plusieurs démarches financières importantes à faire dès votre arrivée:

Compte bancaire suisse
Ouvrez un compte local dès votre arrivée. C’est indispensable pour recevoir votre salaire, payer votre loyer, votre assurance maladie et vos dépenses quotidiennes. Si vous préférez éviter les démarches en agence, Alpian offre une alternative moderne: 100% digitale, disponible en anglais, sans frais de tenue de compte et conçue pour les besoins des talents internationaux. Vous profitez d’un compte gratuit, d’une carte de débit Visa, de taux de change avantageux et, si vous le souhaitez, d’un accès à un conseil en investissement personnalisé. Et tout cela dans une seule application.

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3e pilier (pilier 3a)
La prévoyance individuelle facultative via le 3e pilier vous permet d’épargner pour votre retraite tout en réduisant vos impôts. Une option intelligente si vous prévoyez de travailler en Suisse sur le long terme.

Avoirs de la caisse de pension (2e pilier)
Si vous changez d’emploi ou quittez la Suisse, vous pouvez (ou devez) transférer vos avoirs de la caisse de pension sur un compte de libre passage. Cela permet de sécuriser votre capital et de le conserver dans le cadre du système de prévoyance suisse.

Ces démarches financières vous apportent stabilité et marge de manœuvre pour vous épanouir dans votre parcours professionnel.

Conclusion: vos chances de réussite en tant qu’expatrié

Avez-vous de réelles chances de réussir en Suisse en tant qu’expatrié? Oui, absolument, à condition d’adopter une approche ciblée. En Suisse, on recherche des profils spécialisés et professionnels, pas des généralistes. Si vous possédez ces qualités, vous aurez non seulement toutes les chances de trouver un emploi, mais aussi de vous établir durablement, tant sur le plan professionnel que personnel.